Fritzner Casseus

Hommage à Rassoul Labuchin
BON RETOUR, BON VOYAGE
Paroles et Musique de Fritzner CASSEUS
Refrain
Bon retour, bon voyage
Ecris-nous des poèmes
Fais-nous des films célèbres
Ouvre les yeux de tes élèves
Très grands sur le réel
Tu as le don d’aimer
Et c’est là ton génie.
Que le ciel soit serein
Etoilé et sans nuage
Rassoul prendra l’avion
Pour rentrer au bercail.
En Haïti déjà
J’étais à Jérémie
J’entendais très souvent
Le nom de notre poète.
Je brûlais de connaître
Cet homme aux vers puissants
Qui dit tout ce qu’il pense
En toute liberté.
C’est dans ma ville natale
Pour la première fois
Que j’ai vu de « garçon »
Briller comme une étoile.
On venait d’assister
A son film « Anita »
Qui dénonce l’injustice
Et les triomphalistes.
Rassoul il répondait
A nos mille questions
Ses paroles coulaient
Comme l’eau de la Gosseline.
C’est comme s’il nous chantait
Un hymne de liberté
Et de fraternité
Pour notre peuple enchaîné.
On se disait tout bas
Qu’on l’emprisonnera
Pour ces belles paroles
Pleines de vérité.
Il a connu l’exil
Au Mexique et en France
Des persécutions,
Et souvent la prison.
Mais c’est ici, en France
Que je l’ai rencontré
Une nouvelle fois
Après sa dure prison.
Amical et joyeux
Il nous parle de futur
Avec une telle passion
Qui nous enflamme le cœur.
Avec tous ses copains
Il est toujours bon zigue
Il aime partager
Se donner tout entier.

UN IDEAL INDESTRUCTIBLE
Paroles et Musique de Fritzner CASSEUS
En m’acheminant vers ta destiné
C’est un combat que j’ai mené
Sous un ciel gris ces matins tristes
Pour te combler mon cœur d’artiste.
La neige s’agglutine à nos oreilles
Le petit nuage très peu défini
Un rythme qui bat à merveille
Nous jouons une note poétique
Une harmonie très sympathique
Fait renaître l’espoir qui meurt
A son tour apaise la douleur
Au cœur crispé de la nostalgie
Ma chanson en hosannah s’achève
Te voilà parée l’amour du rêve.
Refrain
C’était l’occasion unique pour nous deux
De prendre forme de devenir nous même
Un monde pour l’amour, je suis heureux
Et c’est la fin du silence je t’aime.
L’apprentissage d’une vie c’est l’épreuve
La plus dure pour chacun de nous
L’amour fut longtemps sans trêve
Dans notre intérieur jusqu’au bout
Que solitude toujours plus intense
Plus profonde dans une espérance
Les exigences de ce grand art
Qui nous traverse la mémoire.
Elles ne sont pas à nos portées
Mais à force de constance
On finit par se rassembler
Ne faisant qu’un en revanche
Rapprocher nos corps familiers
Et enfin l’amour s’est montré.
Main dans la main nous suivons l’aller
Le chemin que l’on a déblayé
Sans s’émouvoir des vœux d’autrui
On ne fait que commencer ma Mie
Et nous sommes dans un grand carrefour
De la dérobade à la gravité
Nous ne sommes pas de taille
A y répondre. Comme bonjours,
Nos mains se poursuivent. La paille
Dans l’allégresse pour le tracé.
Ce sera peut être un jour nouveau
A ceux qui s’étendent près de notreberceau
Quelques années plus tard après nous
Et ce serait beaucoup beaucoup.

VISAGE DE LA RESISTANCE
Paroles et musique de Fritzner CASSEUS
Refrain
Plus jamais dans l’histoire
Aujourd’hui Haïti
Comme une langue
Entourée de plusieurs dizaines de dents
Dents de vampire de tous poils
Qui se tiennent de la honte
Faisant servir sa colère
Sa colère
Oh jamais ma mémoire
N’a connu un tel génocide
Chaque fois que les nouvelles
Nous parviennent
Elles arrivent toujours
De notre sang imbibées
De notre sang maculées
De notre sang imbibées.
Ces vaillants soldats
Sont poursuivis dans la jungle
Sous les décombres des héros
Déjà qui sont tombés
Aux cris de la douleur
Pour se libérer des rafales
Qui ébranlent partout
Les fragiles acquis nationaux
Malgré leur résistance
Leur victoire fut volée
Leur victoire fut volée.
Notre immense terrain
Est bouffé par le désert
Depuis plus de deux siècles
La cause est pendante
Patrimoine ébahi
Sous un facteur qui éclaire
La faiblesse de ses structures
Héritée de l’ère coloniale
Est trop précaire pour transcender
Les appétits claniques qui se posent
En ultimes recours face au chaos.
Ses idées saugrenues,
Imbéciles jusqu’à la sottise.
Mauvaise langue par principe,
Peu importe la situation.
Elle a tous les aléas ;
L’ignorance et la superstition,
Innée de toutes les prétentions
Et en chacun l’image d’un colon.
Il est temps qu’on se hâte,
Conscient de toutes ces multitudes.
Ce chemin triste et sombre
Conçu par les lois des hommes
Attitude spontanée
Qu’on prétend solidarité.
Décider pour les autres
Interpréter ce que dit l’autre
Approfondir ce que pense l’autre
Faisant semblant de compréhension.
Terre bafouée, rachat possible
En nous solidarisant.
L’objectif de notre voie
N’est pas du tout la vengeance
Mais la sauvegarde de la partie
Et la construction d’une Nation.
Qui plus est dans notre histoire
C’est que malgré tous nos efforts
Pour nous libérer des entraves
Nous avons toujours pêché
Provocant une riposte brutale
De la botte des puissants.

SOUVENIRS D'UN SOIR
Paroles et Musique de Fritzner CASSEUS
Un soir de clair de lune,
Nous étions sur la dune,
La mer bruissait à nos pieds,
Là bas les cocotiers.
Tu me disais tout bas
Les plus douces paroles
Tendres comme des corolles,
Parfumées des lilas.
Soirée inoubliable,
Ineffable accord,
Dans l’ombre du décor
Souvenir inaltérable.
Dans la pénombre fraîche
On dirait une crèche.
Nous nous sentions heureux
Sous le ciel merveilleux.
Au loin des guitaristes
Chantaient des chants d’amour
Et mon âme d’artiste
Ecoutait les troubadours.
La mer chantait toujours
Sa complainte d’amour,
Sa complainte d’amour,
Le vent, sa mélodie
A la grève endormie.

CONFESSION : MES ERREURS DU PASSÉ
Paroles de jean claude CHASSAGNE
Musique de Fritzner CASSEUS
Seigneur j’attends l’heure où je serai appelé
Dans le joli décor de vos anges ailés
J’appréhende ce jour car j’ai beaucoup pêché
Ah je me vois déjà par les flammes léché.
J’ai voulu demander pardon, mais c’est trop tard.
Dieu ! Est-il encore temps de parler sans fard
Vous qui êtes toujours prêt à toujours tout pardonner
Je dois venir au ciel car mon heure a sonné
Dans le confessionnal, je me dépouillerai
Du vernis d’innocence et me présenterai
Sous mon vrai visage, celui du grand coupable
Le verdict sera dur, mais verdict équitable.
Je voudrais retourner à l’église sacrée
Chanter les hymnes et cantates nacrées
Dans la douce chaleur des bougies allumées
Et le subtil parfum des blanches roses de mai
Je voudrais retourner à l’édifice saint
Égrener de mes vils doigts le grand chapelet
De la repentance, sortir du sale essaim
Bah ! En ce bas monde tout n’est que feu-follet.
Et j’ai tout oublié : les cloches argentines
La prière à l’enfant à la voix cristalline
Les dix commandements. Tout n’est que souvenir
Mon passé, mes erreurs, même mon avenir.
Atropos, je t’attends dans le séjour des morts
J’aurai l’enfer en moi, dans mon cœur, dans mon corps
Et je verrai passer sur de beaux nuages blancs
Ceux qui ont su garder leur âme et leur cœur pur
Méchants de la terre, votre cœur de Milan
Tombera dans le feu tel une pomme mûre
Du fin fond des Enfers écoutez mon message.
Le mal n’assure pas le salut. Soyez sages.

JE SUIS LÀ, CHERS AMIS
Paroles et Musique de Fritzner CASSEUS
En ces temps fâcheux désespérants
Parfois il a fallu par moments,
Que l’un d’entre nous fuit le village
Comme le vent surgit des nuages
A la conquête de l’histoire.
On a trop de faits de mémoire
Liés par la fatalité d’un destin
Qui renferme chacun dans son petit coin.
L’un des grands malheurs de l’histoire
C’est d’avoir été écrite par les barbares
Qui ont toujours voulu prouver la leur
Imposée en tant que fil conducteur.
Je suis là, ne doutez pas de moi.
L’éclairage de ma vie n’a pas changé,
Je chante toujours à la même clarté
C’est ma lumière et c’est ma joie.
L’avenir vers lequel elle tâtonne
Confusion dans laquelle nous sommes
Cela n’empêche pas d’aider à naître
Ce qui ne fait encore que paraître.
Tout cela n’est pas par hasard
Mais par nécessité de l’histoire
Notre conscience fut en quelque sorte de miroir
De ce qu’elle sait d’elle-même en auditoire.
Et tout le monde à la fois sera
Un travailleur créateur et poète
On ne sera plus bafoué une fois
Ni « destiné » par de faux prophètes.
Méfiez-vous du miracle mes chers frères
S’il guérit quelque part l’homme d’un cancer
Il ne nous donne aucun résultat.
De si peu qui nous est parvenu
Au prix du sang qu’il est revenu
Comment peut-on expliquer tout ça ?
La vie est trop complexe par contre
Pour que le miracle puisse en rendre compte
Une belle victoire est possible
Si toutefois l’un considère l’autre
Comme une grande partie de soi même
Entre nous révèle ce qui manque.
La nature naît d’un océan de possibles
Qui semblent naître d’un choix irréversible
Contrairement à tout ce « don » qui crie
Dans toutes les sectes et tous les partis
Qui sont par définition la manne
Leur refrain est celui de tout âne :
« Christophe Colomb découvrit l’Amérique »
Défatalisons ce vieux cantique
Grâce à une partition sur un lutrin
Que nous avons tous à déchiffrer
Et une toile et un fusain
Pour apprendre à dessiner.

BERCEUSE POUR UN ANGE
Paroles et musique de Fritzner CASSEUS
Dans la nuit
Une voix
Rien ne luit
Tout est froid
Dans son lit
Elle est calme
Son cœur, lui
Est en larmes
Ma guitare
Dans le noir
Lui apporte
Sous sa porte
Une fleur
Toucouleur
Enlevée
A mon cœur
Au lever
De cinq heures
Dors m’amour
Dors ma Mie
Sur ta vie
Jusqu’au jour
Ton archange
Veillera
Dors mon ange
Pense à moi.

VIVRE C'EST SOUFFRIR
Paroles de Thimothée PARAITRE
Musique de Fritzner CASSEUS
Tandis que tu faisais la risette à ta mère
Nous jouissions tous deux enfants de ta gaité
Mais soudain je songeai combien est éphémère
Toute joie ici-bas et je me répétais.
En ce monde le pleur à précédé le rire
Tu sus crier, pleurer des l’instant ou tu vins
Mais pour sourire un ange a dû la nuit t’instruire
Sur tes lèvres nous épiions ces plis divins.
Pourquoi dû-je penser devant ton allégresse
Que la vie est pour l’homme hélas un long sanglot
Nous croyons que la joie est souvent notre hôtesse
Mais elle passe et l’on entend que son grelot.
Le pleur a précédé le rire dans ce monde
De la souffrance nous traînons le noir boulet.
Tout haletant un fleuve ici roule son onde
Mauvais en est le goût malgré son beau reflet.
Pourtant nous y buvons tant notre soif est grande
Nous grimaçons en avalant le flux amer
Ainsi fuyant l’effort que notre âme appréhende
Nous nous croyons désaltérés en notre enfer.
Illusion, erreur l’homme n’est qu’une proie
Que l’hydre horrible tient sous ces crocs acérés
Elle le lâche et reprend notre cœur qu’elle broie
En la trêve est l’oublie des longs mots endurés.
Le rire alors revient sur nos lèvres bruire
Et nous croyons tenir le bonheur souhaité
De ce bonheur le rayon qui ne peut longtemps luire
Car seule la douleur a la pérennité.