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LES SYMBOLES

 

 

 

Le symbole existe à travers le monde, mais son évolution est envisagée comme un effort suivi. Le symbole est un passage d’un Art signifiant à un Art re-signifiant. On décerne le symbole à des objets traditionnels, des rituels longtemps jugés primitifs, et que l’on expose dans les musées.

  Tout a commencé au bord de la vallée du Nil. Plus vaste désert de la planète qui s’étend de l’océan Atlantique à la mer Rouge. Deux monumentales civilisations sont nées, puis se sont éteintes en laissant d’extraordinaires vestiges symboliques. La découverte des statues monumentales des Rois de la XXVème Dynastie par la mission archéologique Suisse de Kerma, dirigée par Charles Bonnet donna lieu à des émissions télévisées en France, révélant au grand public les pharaons africains du  Soudan nés à Kerma et les royaumes du Sahara datant de 3 000 ans avant-Jésus-Christ.

Plus de 40 pyramides royales et princières ont été découvertes sur un site qui constitue une Oasis merveilleuse au milieu du désert ocre. S’y trouvent les vestiges, leur architecture monumentale ; temples et tombes longtemps enfouis sous le sable sont particulièrement bien conservés. Ce site abrite également l’ancienne capitale du royaume de Kousk Napata.

Les rois Koushites ont été en mesure de régner sur l’Egypte et traitaient d’égal à égal avec les Romains. Ils commandaient jusqu’en Palestine. En 663 (av. JC), eu lieu le sac de Thèbes par les Assyriens qui repoussèrent le roi Taharqa[1] (dont le nom est cité dans la Bible ; Isaïe : 37 :8-9 et 2 et les Rois : 19 :8-9) à se replier vers le Sud.

 

Le symbole éprouve le goût du mystère, c’est-à-dire un pouvoir spirituel qui modère le pouvoir temporel. Cette habitude conceptuelle, traditionnelle ou coutumière a pris sa source dans des croyances humaines. Le fondement de tout cela est la peur. La peur exprime l’état d’impuissance ou d’infériorité de tout un chacun devant la violence, l’indicible cruauté et un événement quelconque. D’où la multiplicité des personnages et la symbolisation des dieux chez les égyptiens, les grecs et les romains. Aucun peuple ne pouvait donc échapper à cette dualité dans son rapport interne et avec le monde étranger. Ce qui peut vouloir dire qu’il était également peureux, superstitieusement attaché au culte des phénomènes.

Le symbole apparaît sous ses divers aspects.

Par exemple, l’aigle symbole cosmique; image de la divinité suprême, est très diversifié et constitue la plus rependue des figurations animales. Il a été amené en occident par les germains orientaux pendant les grandes invasions. Ils furent en contact aussi bien avec l’art pontique qu’avec l’art romano-byzantin. C’est également l’aigle qui orne le célèbre tissu de soie byzantine dit « suaire de saint Germain ». On retrouve encore aujourd’hui l’aspect symbolique de cette tradition en Europe de l’Est, notamment en Russie. L’emblème de son drapeau est un aigle à deux têtes. C’est encore l’aigle qui figure sur le sceau du président des Etats-Unis d’Amérique.

Le poisson est symbole de fécondité et de sagesse. Il fut christianisé à la fin du VIIème siècle. De nombreux manuscrits en font foi. Par exemple, le Liber Notarum sancti Isidori Hipsalensis episcopi de la bibliothèque de Laon dont les lettres ornées se composent souvent de poissons (le titre du premier livre est fait de poissons en forme de lettre). Cette représentation est si commune dans les manuscrits du haut Moyen Age finissant que les Bénédictins l’ont désignée sous le nom d’ornementation ichtyomorphique.

 

Les runes sont d’origine magique.

Les runes sont des lettres dérivées des alphabets grec et latin, mais elles sont constituées par un assemblage rectiligne, droit ou oblique. Elles sont aussi faites pour pouvoir être gravées sur le bois perpendiculairement ou obliquement. Elles offrent un pourvoir surnaturel aux Scandinaves et aux Germains dont c’était l’alphabet, constituent un autre aspect des figurations linéaires mérovingiennes à caractère phylactérique.

Les symboles ont toute une série de lois très strictes que chaque artiste apprend dès sa jeunesse. L’aspect de chacune des figurations est rigoureusement établi. Il travaille le bronze et taille dans la pierre avec une extrême précision les images et les symboles des hiéroglyphes.

 

L’humanité a été marquée par la magie, l’art et la religion. Et qui se multiplient tout au long de leur parcourt et embrassent le monde. Ces scénarios prennent des envergures grandissantes, sous forme de rituels, de manifestation pieusement ressassées, du plus grand jusqu’au plus petit et qui seraient les symboles d’une culture particulière. Toutes ces rumeurs et utopies se trouvent transgressées dans leurs fondements théologiques. Elles ont donné forme à certaines interprétations hors de leur contexte habituel.  C’est par les métissages que s’effectuent les échanges, à travers la mutation sociale. A ce titre une créativité continue, cachée sous le symbole.

 

En conclusion, apparaît une composante idéaliste ou spiritualiste dans la cosmogonie de certains peuples avec l’apparition des dieux. Cette délectation de l’esprit dénuée de toute force mobilisatrice n’à d’autre but que d’amuser et d’aiguiser la curiosité de la galerie des bien-pensants qui, de leurs conceptions,  laissent penser, qu’ils sont seul créatifs quand les autres restent figés dans la reproduction du passé que l’on momifie dans les musées.

   Toute œuvre d’art a pour fonction d’enseigner à l’homme les lois historiques de son développement. Elle lui indique les moyens d’atteindre ses objectifs et lui préfigure le monde de prospérité qui l’appelle de tous ses vœux par son action quotidienne.

Marx[2] lui-même s’était intéressé à l’esthétique et non à la forme des objets de la littérature, mais au contenu, suivant ce qu’il écrit dans son « Introduction  à la critique de l’économie politique » en 1859 à propos des rapports de l’Art Grec avec la mythologie : « toute mythologie dompte, domine, façonne les forces de la nature dans l’imagination et par l’imagination ; elle disparaît donc au moment où ces forces sont dominées réellement…Non pas, par une mythologie quelconque…La mythologie égyptienne n’eût jamais pu être le sol et le giron de l’art grec. Mais en tout cas, il fallait une mythologie. (…) Mais la difficulté n’est pas de comprendre que l’art grec et l’épopée soient liés à certaines formes de l’évolution sociale. Ce qui est paradoxal, c’est qu’ils puissent encore nous procurer une joie esthétique et soient considérés à certains égards comme norme et modèle inimitable ».

En revanche, ce que disent d’autres auteurs du livre sur les « arts primitifs », « l’art moderne » dès la première page est assez pertinent.

« Les peuples primitifs en Afrique tropicale et en Océanie notamment, nous ont laissé une production artistique inspirée par des principes esthétiques totalement différents de ceux des civilisations des mondes Occidental et Oriental. Pour bien comprendre l’art africain, il ne faut pas le comparer à d’autres, mais l’étudier en lui-même, dans son propre contexte culturel ». [3]

 

 

Le symbolisme

 

Les milieux littéraires de la seconde moitié du XIXème siècle avaient assisté à la montée d’une vague d’occultisme qui culmina dans les deux dernières décennies pour perdurer jusque dans le XXème siècle en prenant des formes diversement ésotériques, du spiritisme à la théosophie. Des écrivains tels que Victor Hugo, W. B. Yeats, Andrei Biely, Fernando Pessoa on eu leur table tournante. Des musiciens, citons par exemple Alexandre Scriabine, Erik Satie et même des savants renommés comme William Grookes ou Camille Flammarion versaient dans l’ésotérisme.

Plusieurs des grands fondateurs de l’art abstrait ont fait appel  à la théosophie ou à l’anthroposophie. Wassili Kandinsky renvoie à H.P. Blavatsky dans « Du spirituel dans l’art » ou Auguste Herbin à Rudolf Steiner dans « l’art non figuratif non objectif ».

 

L’intérêt pour ce qui est occulte, positiviste était une réaction contre le matérialisme positiviste à une époque où science et religion étaient devenues irréconciliables. De là, le succès international d’ouvrages qui en tentaient une synthèse.

La «  doctrine secrète » (1888-1897) de H.P. Blavatsky, fondatrice de la société théosophique est sous-titrée «  synthèse de science, de religion et de philosophie »[4].

 

Le symbolisme très puissant gagne la peinture. Gaugin faisait partie de ce mouvement. Dès 1888, beaucoup de peintres l’ont pris comme artiste de référence et se sont baptisés « nabis » (prophète). Ce groupe fondé par Gaugin à Pont Aven, compte parmi ses membres Pierre Bonnard, Maurice Denis ou Edouard Vuillard. C’est à l’occasion de l’exposition universelle de 1900 que fut donnée la priorité aux aspects du mouvement artistique. Par bonheur le mouvement s’ouvrit sur une grande manifestation de ce que l’on appelle la culture au sens large du terme. L’exposition était le point de rencontre entre les réalisations du XIXème finissant et du XXème commençant. C’est l’avènement de l’Art Nouveau, proposant un style ornemental.

 

L’Art Nouveau descend dans la rue  avec le Métropolitain architecturé par Guimard, par les affiches, puis il a favorisé l’éclosion des arts décoratifs, longtemps dédaignés, en classant dans l’art, les objets dont on peut disposer chez soi.

Le surréalisme est apparu en peinture au XXème siècle.

C’est le mouvement qui a le plus marqué la vie culturelle. L’art n’est plus représentation d’êtres ou d’objets réels, mais création pure.

Cézanne est l’un des acteurs de cette évolution, contrairement à ses amis peintres tels que Monet, Pissarro ou Renoir.

 

Dès 1902, un mouvement collectif est apparu sous le nom de fauvisme, ensuite considéré comme une manifestation de groupe.

Cette tentative de renouvellement de l’art doit son nom à un critique d’art qui traita de « cage aux fauves » le groupe de peintres dont Raoul Duffy ou Othon Priesz faisaient partie. Les fauves rejetant à la fois les taches de couleur impressionnistes et le dessin précis de l’école académique, considèrent que les couleurs sont des bâtons de dynamite.

 

La géographie picturale n’est pas restreinte. Elle comprend presque toute l’Europe, et s’étend jusqu’à l’Afrique et à l’Asie mineure. Elle pousse une pointe vers les pays hindous, vers le Japon, la Chine et plus tard, l’Amérique, jusqu’aux petites et grandes Antilles Caraïbéennes.

 

 

 

 

 

[1] Il est également connu sous les appellations suivantes : Taharqo, Tarakos, Tirhaka.

 

[2] Karl Marx - « Introduction  à la critique l’économie politique »

 

[3] Everard M. Upjohn –Paul S. Wingert et Jane Gaston-Marabout université, VERVIERS (Belgique) 1966

 

[4] confère Serge Fauchereau – « Mondrian » p 15-16

© 2015 Fritzner Casseus

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