Fritzner Casseus
Mes jumelles, mes deux Colombes
Vous avez trouvé le terre
Ce n’est pas la terre
Qui vous a trouvées.
La vie était distribuée
Sur une table d’égalité.
Deux oiseaux familiers
Un saint et l’autre guerrier
L’ont récupérée, redistribuée
L’un avec son ciel pesant
L'autre avec son seau de sang.
Nous sommes devenus les héritiers
De ces bourreaux familiers
Façonnés par leur culture
Dans les rets de la nature
Un héritage qui nous coûte
Les yeux de la planète
C’est dans cette filière sans doute
Qu’avait été véhiculée cette maquette
Qui s’acharne à nous modeler
Dans une fausse éternité.
Mes filles gare à votre destin
Il est devant vous, sur le chemin
Dans lequel vous vous faites.
Méfiez vous des réponses toutes faites.
Vous ne serez pas mannequin
Pour obéir aux ordres des pantins.
Mais plutôt volontaires d’une mission
Une mission proche d’une idée
Qui ne va pas à l’encontre de l’humanité.
Pour toutes ces raisons
Il faut porter dans vos poings
La force de millions de mains.
Ici-bas dans ce monde vicieux
Les naissants sont déjà vieux
Comme si rien de neuf n’en puisse naître.
Vous qui venez de paraître
Vous ne portez en vous aucun passé
Ni le poids des milliers d’années
De méfaits de l’homme et de l’histoire.
Venez, venez accomplir vos devoirs.
N’oubliez jamais vos droits !
Et je vous ouvre grand les bras.
Jusqu’au delà de mon tombeau
Je vous aimerai sans trêve.
Sachez, en vous, ranimer en un mot,
Dans la vie, ainsi que dans le rêve,
La force de haïr et le pouvoir d’aimer.
Et si je meurs avant vous
Ouvrez la page à cette feuille émue
Vous verrez papa encore une fois
La gorge nouée devant l’absurdité
Et mon âme se reposera en vous.
Fritzner CASSEUS

